Ecologie & Environnement

Bel avenir pour le four solaire

Les fours solaires ça fait bien rire à l’idée d’en avoir un chez soi, sur son balcon ou dans son jardin, pour mettre à cuire un roti le matin afin de pouvoir le manger le soir avec ses amis !

Et pourtant, si effectivement sa meilleure place n’est pas nécessairement sur nos pelouses, le four solaire, de fabrication facile, a un bel avenir dans certains pays.

Fabriquer un four solaire

Le four solaire se sert du rayonnement solaire pour cuire les aliments : on parle aussi de « cuiseur » solaire. Il existe différentes techniques pour en fabriquer. Certains sont paraboliques, d’autres sont des caisses spécialement aménagées.

Le principe du four solaire, quelle que soit sa forme, est toujours le même : c’est celui du plus grand four solaire installé par le CNRS à Odeillo dans les Pyrénées-Orientales qui, avec 1000 kilowatts concentrés peut atteindre des températures supérieures à 3500°C. Des miroirs réfléchissants orientables captent les rayons solaires qui sont ensuite envoyés vers une deuxième série de miroirs en parabole qui les concentrent.

Un cuiseur de type « boite » a son intérieur revêtu d’aluminium pour une meilleure réflexion des rayons du soleil, et il a un couverte incliné en vitrage (voire double vitrage pour plus d’efficacité énergétique). L’inclinaison est importante puisque l’énergie produite est à son maximum lorsque les rayons du soleil sont perpendiculaires à la vitre. Toutefois, jusqu’à un angle de 25°, la puissance minimum requise pour cuire est atteinte, ce qui veut dire, d’un point de vue pratique, qu’il y a environ 8 à 10 h de cuisson possible par jour dès le printemps à condition de pouvoir réorienter régulièrement le four solaire.

Le coût de fabrication, chez nous, est de l’ordre de 80 € (bois, visserie, colle à bois, matière isolante, verre, aluminium…) mais seulement de 14 € à Madagascar. Sur internet, vous trouverez de nombreux plans vous permettant de fabriquer vous-même votre four solaire. Mais pour en savoir plus sur la fabrication, je vous recommande l’acquisition du livre « Les fours solaires Concevoir – Réaliser – Installer » de Dominique Loquais, sorti en août 2012 aux Editions Eyrolles (12 €).

L’intérêt du four solaire dans les pays pauvres du sud

Comme tout le monde le sait, le soleil offre une énergie produite propre, gratuite et inépuisable. Dans les pays pauvres d’Afrique, un four solaire peut ainsi permettre de cuire les aliments pour les repas d’une famille au quotidien : étant donné le rayonnement solaire, le four est beaucoup plus efficace que chez nous. Par ailleurs, il est beaucoup moins polluant que la combustion du bois ou du charbon, jusqu’alors nécessaires pour cuisiner. Et il n’est plus nécessaire de partir à la recherche de bois dans les forêts : déforestation et érosion des sols sont ainsi fortement diminués.

Les dépenses de combustibles sont ainsi économisées tout comme le temps perdu à la corvée de bois qui peut être utilisé à des tâches de développement (éducation, santé, culture, formation…).

Le Maroc, l’Inde et la Chine ont développé le commerce – ainsi que la fabrication – de fours solaires. Ailleurs, à Madagascar notamment, l’ADES (Association pour le Développement de l’Energie Solaire) veut sensibiliser la population malgache à l’utilisation de four solaire comme alternative au bois et charbon de bois : d’où la mise en place d’une menuiserie pour fabriquer, l’organisation de formation pour l’utilisation des fours solaires et, au final, création d’emplois et baisse de la déforestation.

Il va de soi que le four solaire ne va pas remplacer du jour au lendemain les pratiques ancestrales de cuisson des pays d’Afrique, mais il en est une alternative qui peut être petit à petit développée.

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